I
Il promène son vide dans la nuit
son allure incertaine
en régate enivrée d'absolu
Son air neuf
fou
doux
tirant le corps au-delà du trait
II
Il ose le bar
III
Il est neuf dans le décor
sans poussière ni faux pli
sa tenue pleine
attend les traces du temps las
Il faufile sa démarche polie parmi le nuage d' habituels assis
ils écoutent en silence le nouveau joueur
ils prient
IV
Il se pose
un coin de banquette
une table
ronde
bancale
Il déballe le matériel
actif après quelques lampées de blonde amère
V
Elle veille
en remède aux instants multiples
douleurs enchaînées face à l'absence
assise
infernale
obscène
VI
La plume joue son geste délicat
décale sans remords les remous enfiévrés du dehors
ils rient
VII
Il gifle sa tristesse imbécile sur les lignes d'un carnet rouge
se dépouille d'un désir
fou en prêt-à-tout
à porter le rien
ce pain quotidien du banal
froissé d'une phrase
ferme
comme l'on claque le livre enfin fini
vide à en lever le suivant
VIII
Il creuse son histoire
IX
Au zinc les pieds-nus et sots menus toisent ce non adéquat
debouts
pseudos marginaux
ils ont quitté la fête
ce ptit monde rabougri tend l'allure idéale au miroir du semblant
faussaires mis au défi du réel
ils fuient
X
Il jette le coeur sans bavardage dans l'incertain décalé
bazar né d'un baiser au hasard
Et le poème vit
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